Normandy Channel Race : Plus dur qu’une transat’ !
Quelle course ! Pour une première, nos concurrentes favorites n’ont pas à rougir de leur performance, même si, évidemment, le classement final n’est pas vraiment à la hauteur de leurs efforts. Car il faut bien le souligner : Stéphanie et Caroline sont loin d’avoir démérité. Bien au contraire. Non seulement se sont-elles battues pour aller au bout de leur course, malgré leur manque de préparation et la vétusté de leur matériel (voiles notamment) mais elles se sont surtout « débattues » pour surmonter les éléments déchaînés rencontrés sur le chemin : En mer d’Irlande, les filles ont effet affronté le plus fort de la dépression qui s’est abattue sur la flotte, avec des vents établis à 35 nœuds (60km/heures) et des rafales à 45 (80 km/h)…
On savait déjà que les deux équipières étaient volontaires et déterminées ! On sait maintenant qu’elles sont en plus tenaces et inoxydables !
Retour sur une course passionnante, digne d’un combat de gladiateurs, qui a vu nos deux championnes passer par tous les stades des sentiments humains : du moral au fond des bottes à la satisfaction du devoir accompli !
1er jour de course : Départ, Saint Marcouf, Transmanche et contournement de l’île de Wight : Déjà handicapées par un départ assez moyen, les filles peinent à trouver les réglages de leur monture. Au près jusqu’aux îles Saint Marcouf, elles essaient tant bien que mal de s’accrocher au peloton, alors qu’en tête, quatre bateaux prennent l’avantage. Mais la garde-robe du Class40 ne permet pas de jouer jeu égal avec les autres concurrents. La traversée de la Manche est fatale au grand spi, et le gennaker (voile d’avant utilisée lorsque le vent arrive de travers) s’avère trop petit. Au petit matin, les filles sont déjà à une cinquantaine de milles derrière le peloton, mais restent à la bagarre avec les concurrents de 40 Degrees et de Spliff.
2ième jour de course : Solent et côte sud de l’Angleterre. La navigation le long de la côte sud de l’Angleterre, entre le Solent et Land’s End (pointe Ouest de l’Angleterre) va se révéler un sorte de petit « chemin de croix » pour nos deux co-équipières. Déficit de vitesse, erreurs d’appréciation, ce soir là, Caroline écrit : « En direct de Ocean’s Eleven, le moral a pris un coup en constatant le retard pris ces dernières 24h l’impression d’avancer ni du cul ni de la tête s’est confirmée, ça fait mal. C’était un peu la survie avec 35 nds de vent au plus fort, de la mer grosse près des côtes anglaises. Manœuvres un peu hésitantes, voiles vraiment ‘destroy’, bref, rien de tres bon ! » Pour couronner le tout, les filles se retrouvent « empétolées » le mardi soir, à leur arrivée à Land’s End. Le peloton de tête quant à lui est déjà à Tuskar Rock, emmené par Port de Caen de Fabien Delahaye et Bruno Jourdren. Mais c’est un signe, 3 bateaux ont déjà abandonné, dont deux au vue des conditions météo annoncées : « trop dur » avoueront-ils.
3ième jour de course : Mer celtique et Tuskar Rock (pointe sud est de l’Irlande) : Ce jour là, ce n’est pas l’état de leur physique, ni celui de leurs voiles qui inquiète les filles mais le bulletin météo. Une grosse dépression déboule en effet sur la côte sud de l’Irlande. Les filles le savent, elles vont « déguster ». Par chance, la direction de course, sous la houlette de l’expérimentée Sylvie Viant, a décidé la veille de supprimer la marque de parcours du Fastnet. Alors qu’elles entament l’ascension, les premiers concurrents sont déjà au milieu de la descente. Mais au portant (c’est-à-dire en vent arrière), les filles se lâchent. Sous spi medium puis sous genois, GV 1 ris, elles ne font qu’une bouchée de ces 130 milles de Mer Celtique pourtant bien secouée. Au soir du mercredi 25, elles doublent le phare, avec presque 190 milles de retard sur Tanguy de la Motte et Sebastien Audigane d’Intiatives Saveurs qui mènent la flotte. Stéphanie et Caroline refont leur retard sur l’autre équipage féminin de 40 Degrees.
4ième jour de course : Descente de la Mer celtique, Transmanche: 47 nœuds, c’est la vitesse qu’indique au plus fort du coup de vent l’anémomètre ce matin-là. Mer démontée, grains et rafales, ce sont des conditions dignes des Mers du Sud qu’affrontent les deux jeunes femmes. Mais cela ne les empêchent pas de « turbiner ». Secouées comme de vulgaires prunes du haut de leur branche à l’heure de la récolte, sous 3 ris et tourmentin (voile d’avant de tempête), elles enquillent la descente pour se retrouver à une 40e de milles de leurs concurrentes. Devant la messe est dite : c’est finalement Initiatives Saveurs qui au terme d’un magnifique duel avec Port de Caen, emporte la mise.
5ième jour de course : Contournement de Guernesey, Raz Blanchard, Pointe de Barfleur, et ligne d’arrivée. « Pas question de mollir ! » C’est le mot d’ordre que semblent avoir adopté nos deux guerrières, même si le classement lui est déjà plié. Quelle métamorphose en trois jours ! Il suffit de lire leur message ce matin là pour comprendre leur état d’esprit : « Toujours sous solent. On n’a pas encore envoyé le médium car le vent pousse encore à 30 nœuds mais on guette le moment. Apres les 45 nœuds de la veille on a enfile les derniers cirés secs. On est trempées depuis 3 jours, autant dire qu’on a hâte d’arriver; on verra au prochain pointage pour les filles (NDLR : les concurrentes de 40 Degrees), ca serait sympa de leur coller au basques jusqu’au bout ! ». A 12h31, au terme de 5 jours non-stop de courses, Stéphanie et Caroline coupent finalement la ligne d’arrivée, au terme d’une remontée magnifique.
Les deux femmes terminent dernières certes, mais elles terminent et c’est bien là l’essentiel ! Il suffisait de voir leur mine ravie, mais complètement « ravagées » de fatigue pour mesurer à la fois leur satisfaction et l’effort produit. Pour la première expérience de course au large de Stéphanie, la skippeur, c’est quasiment un exploit. Quant à Caroline qui découvre la navigation en Class40 et du même coup le bateau, c’est une très belle performance. Chapeau bas mesdames !
A l’arrivée d’ailleurs, les autres concurrents et la direction de course ne tarissaient pas d’éloges sur les navigatrices. A n’en pas douter, elles ont passé avec succès leur examen de passage et ce dernier ne manquait pas de difficultés : Toutes les allures, du près au portant, et toutes les conditions de vent, de la pétole au coup de vent étaient au programme. Comme séance d’entraînement en tout cas, on ne pouvait rêver mieux !
Et la suite ? Eh bien elle se résume en deux objectifs bien précis : s’entraîner de nouveau bien sûr, mais surtout « trouver des sous » pour équiper le bateau à la hauteur des ambitions des deux compétitrices. Avis aux amateurs !
Pour tout suivre de la course, n’oubliez pas : deux possibilités :
• Le blog des filles : http://objectif-transat.blogspot.com/ avec des articles réguliers et des photos ;
• La page Facebook des filles : Transat Jacques Vabre : Allez les filles
Prochaine course : Les Sables – Horta (Acores) à partir du 2 juillet 2011, aux Sables d’Olonne.
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