Un capitaine sérieux qui ne se prend pas au sérieux…et « vice et versa »

Difficile de ne pas l’imaginer aussi bon dans ses autres vies tant il maitrise tout de celle là : du bateau aux sites de pêche, de l’électronique aux leurres, du comportement des poissons à celui des stagiaires, celui de ces derniers étant parfois beaucoup plus imprévisible, instinctif, sauvage…

Effectivement, l’homme n’en est pas à sa première aventure sur et dans l’eau : de sportif de haut niveau windsurf, d’entraineur dans cette même discipline, de chasseur sous marin, de triathlète… imaginez son grenier, c’est en le visitant que M. Leclercq aurait fondé Trocathlon.

Capitaine OJArrivés au port de la Palice au petit matin, c’est bien le capitaine de pêche que nous rencontrons enfin, décontracté et professionnel, connu de tous comme Cap’tain OJ .  Une fois à bord, on comprend vite qu’on vient de s’embarquer pour apprendre beaucoup et se marrer autant. C’est un peu comme aller pêcher avec les Inconnus, Jean Yves Cousteau, et Robby Naish réunis…

La théorie qui s’illustre d’anecdotes, de mots savants (un niveau avancé en Latin est recommandé, des dictionnaires sont cependant disponibles à bord) et de vannes, laisse vite place à la pratique…les nœuds, là c’est lui qui comprend avec qui il vient de s’embarquer…çà s’emberlificote, s’embobeline et s’entortille…100 mètres de fil et un camarade à détacher plus tard…

…On arrive sur zone. Rapidement la première touche se fait sentir, la « bête » remontée à la surface l’enthousiasme du Capitaine coule à pic. Le poisson est à bord…l’odeur aussi, et encore surpris de ne pas avoir perdu la vue après ce choc olfactif, on contemple la prise : une superbe « bécasse » (orphie). Pris immédiatement de panique et après avoir pensé brûler le bateau pour se débarrasser de la puanteur, nous décidons finalement d’en relâcher la cause…le pauvre collègue (dont je tairai le nom pour ne pas nuire à sa dignité et surtout parce qu’il s’agit de la mienne) est vite gratifié des élégantes blagues de rigueur.

Tendu à l’intérieur, détendu à l’extérieur, rien n’échappe à Olivier, les touches se multiplient, il conseille, demande à Fred d’enlever ses gants parce qu’avec des moufles en kevlar étudiées pour la survie en température extrême il faudrait une pièce de 15 kgs pour sentir quelque chose, il accompagne, demande à Fred de rendre les gants à l’inuit à qui il a du les emprunter, il félicite, prend les photos, enlève lui-même les gants de Fred…

Le capitaine est bon professeur à  tel point que de débutants au matin, la technique s’affine, les beaux gestes se multiplient, les prises aussi. Fred remonte laborieusement un bar (certainement suicidaire) de 3.6 kg, Filou sans doute le meilleur pêcheur de l’équipe totalise 9 kg de bar avec deux très belles pièces, quand à Thibault ce sera un souriant bar de plus de 4 kg. Sandrine, experte de la pêche au chinchard, remontera à bord, à maintes reprises mais avec un enthousiasme égal…son appât. Des cinq pêchés nous verrons repartir vers les profondeurs, avec une certaine émotion (partagée avec nos amis les poissons j’imagine), 4 bars.

Une expérience de vétéran et un enthousiasme de jeune recrue font d’Olivier, un excellent capitaine de pêche. Certainement le résultat de la passion associée au perfectionnisme, un respect profond de la mer et un humour à faire péter un paquet de lèvres gercées.

Merci l’artiste.
C.D.A

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